Des pesticides, du mercure et des perturbateurs endocriniens dans nos cheveux !

Des pesticides, du mercure et des perturbateurs endocriniens dans nos cheveux !
Des pesticides, du mercure et des perturbateurs endocriniens dans nos cheveux !
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Mercure, pesticides ou encore plastifiants : nos cheveux grouillent de substances chimiques, selon une étude menée par l’association Générations futures.

Dans le cadre du lancement de la nouvelle campagne de Générations Futures sur les polluants chimiques, l’association a révélé les résultats d’une étude inédite. L’enquête dénonce la présence de centaines de substances toxiques controversées dans nos cheveux.

"On a voulu faire une analyse très large, un screening, explique à France Info François Veilleret porte-parole de Générations futures. Cela nous permet de mettre en évidence des familles de produits qu'on ne recherchait pas auparavant".

Un poil de pesticides en trop ?

Pour ce faire, les experts ont passé au peigne fin des échantillons de cheveux appartenant aux membres de l’association ainsi qu’à leurs enfants. Au total, 1 800 polluants organiques et 40 métaux lourds ont été  analysés afin d’identifier au mieux l’imprégnation toxique des participants. Résultat : tous les échantillons passés au crible contiennent des concentrations surprenantes de polluants “potentiellement dangereux pour la santé”, déplore Générations futures.

L’association environnementale a également détecté des pesticides, dont plusieurs interdits en France et en Europe, chez les participants. Un phénomène qui soulève la question de “la présence dans notre alimentation de résidus de pesticides interdits d’usage, souvent pour des raisons de dangerosité, mais pourtant tolérés dans nos assiettes et provenant probablement d’aliments importés hors Union européenne”, explique l’ONG. Une raison supplémentaire de consommer des produits locaux issus de l’agriculture biologique.

Un cocktail de substances toxiques

Plus surprenant encore, les résultats de l’étude révèlent que nos cheveux grouillent de plastifiants, de biocides, de médicaments, de titane et même de mercure ! Ce cocktail de particules chimiques loge dans notre organisme dans des quantités alarmantes. En cause selon Générations futures : “des intermédiaires de synthèse” non commercialisés mais utilisés dans la composition d’autres produits.

Les cheveux d’enfants contiennent également des perturbateurs endocriniens ainsi que des retardateurs de flammes alors même qu’ils sont cancérogènes. Afin de limiter notre exposition à ces substances, il faut privilégier les produits écolabellisés et bannir le plastique au profit des matériaux moins polluants (verre, bambou, céramique, etc.).

Pour l’heure, l’association environnementale souhaite étendre ses actions préventives et lance sa nouvelle campagne nommée Désintox. L’objectif ? Pointer du doigt la contamination quotidienne de nos organismes à de nombreuses substances chimiques, de plus en plus ancrées dans l’environnement depuis leur généralisation dans les années 1970.
 

Île-de-France : bientôt une région sans perturbateurs endocriniens ?

La région Ile-de-France a récemment annoncé son souhait de réduire, voire d’éliminer les perturbateurs endocriniens sur l’ensemble de son territoire. Votée en séance du conseil régional, cette mesure s’inscrit dans la charte d’engagement “Villes & Territoires sans perturbateurs endocriniens” d’ores et déjà signée par 13 villes françaises. Parmi elles, Strasbourg, Paris, Tulle ou encore Limoges. Mais la région Île-de-France veut aller encore plus loin. Elle prévoit d’inviter les 1.300 collectivités qui bénéficient d’aides concernant les équipements scolaires, sportifs ou liés à la petite enfance de respecter “cinq engagements de principe, en faveur de l’environnement et de la santé des Franciliens”. Par ce biais, la région souhaite “restreindre et éliminer à terme l’usage des produits phytosanitaires et biocides qui contiennent des perturbateurs endocriniens et accompagner les habitants dans cette démarche”. Une manière de limiter la présence de ces substances décriées dans l’alimentation et renforcer la consommation de produits bio et locaux.

 

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