La gelée royale, la solution pour lutter contre la maladie d'Alzheimer ?

La gelée royale
La gelée royale, la solution pour lutter contre la maladie d'Alzheimer ?
Par Feriel Bencherif publié le
Journaliste indépendante
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Dans une récente étude parue sur le site Nature Communications, des chercheurs américains révèlent qu’une protéine de la gelée royale, que l’on retrouve également chez l’homme, pourrait permettre de lutter contre les maladies neurodégénératives. Explications.

Essentielles à notre écosystème, les abeilles nous apportent de multiples bienfaits. Et les produits de la ruche ne cessent de nous surprendre. D'après des scientifiques de la Stanford University School of Medicine, située en Californie, la gelée royale pourrait bien aider à lutter contre les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer.

La royalactine, l’élément clé

Sécrétée par les glandes des abeilles nourricières, la gelée royale est un plat de choix pour les larves d’abeilles, et c’est aussi l’unique aliment de la reine. Cela lui permettrait de vivre beaucoup plus longtemps que les ouvrières et jouerait également sur le développement impressionnant de son système reproducteur.

Mais la gelée royale a aussi des effets protecteurs chez l’homme. Si on connaît déjà ses bienfaits sur la fatigue, le stress ou le renforcement du système immunitaire à l’approche de l’hiver, une protéine active, présente dans la gelée royale, baptisée "royalactine"pourrait contrer certaines maladies.

C’est d’ailleurs cet élément qui entrerait en action dans la conversion d’une larve en reine. Chez les animaux et chez l’homme, la façon dont la gelée royale ou ses composants exercent leurs multiples effets est mal comprise. Mais en étudiant des cellules souches embryonnaires de souris, les scientifiques avancent que "grâce à sa composante protéique majeure, la royalactine, la gelée royale peut maintenir la pluripotence (capacité des cellules à se différencier en tous types cellulaires, ndlr). en activant un réseau de gènes de type pluripotence à l'état fondamental”.

"Normalement, ces cellules souches embryonnaires sont cultivées en présence d'un inhibiteur appelé facteur inhibiteur de la leucémie (FIL), qui les empêche de se différencier de manière inappropriée en culture, mais nous avons constaté que la royalactine bloquait la différenciation même en l'absence de FIL", déclare le professeur Wang.

La royalactine présente chez les animaux

Si les chercheurs ont constaté que la royalactine pouvait donner naissance à des cellules régénératrices, ils ont approfondi leurs recherches sur des cellules-souches de souris. Résultats : une protéine similaire à la royalactine, nommée NHLRC3, a eu un effet biologique sur les souris, permettant de créer des cellules capables de s’auto-régénérer. Ils ont d’ailleurs décider de la nommer “Regina”, en hommage à la reine des abeilles.

 

"Dans le folklore, la gelée royale est un peu considérée comme une super médecine, particulièrement en Asie et en Europe. Mais la séquence d'ADN de la royalactine, le composant actif de la gelée royale, est propre aux abeilles. Nous avons maintenant identifié une protéine de mammifère structurellement similaire qui peut maintenir la pluripotence des cellules souches”, explique le scientifique Kevin Wang.

Une protéine similaire chez les humains?

En poussant leurs recherches, les auteurs de l’étude ont découvert qu’il existe une protéine semblable à la royalactine (présente lors des premières divisions du développement de l’embryon) chez l'être humain.

"Cela révèle un important programme inné d'auto-renouvellement des cellules souches ayant de vastes implications pour la compréhension de la régulation moléculaire du devenir des cellules souches entre espèces”, indiquent les chercheurs.

Désormais, les scientifiquent espèrent que la découverte de "Regina" aidera prochainement à la fabrication de médicaments pour combattre des maladies entraînant une dégénérescence cellulaire.

 

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