Des scientifiques découvrent une protéine anti-vieillissement

Des scientifiques découvrent une protéine anti-vieillissement
Des scientifiques découvrent une protéine anti-vieillissement
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) auraient découvert une protéine capable de lutter contre le vieillissement musculaire.

Fatigue, douleurs articulaires, pertes de ses capacités musculaires... Et si l’on parvenait à freiner l’apparition des marques du temps ? Un rêve, imaginé par la plupart d’entre nous, qui pourrait bien devenir réalité selon les travaux publiés dans Nature Medicine par une équipe de scientifiques de l'Inserm, de l'Université Paul-Sabatier et du Gérontopôle du CHU de Toulouse.

Une hormone qui régénère les muscles des seniors

Des scientifiques de l’Inserm à Toulouse ont identifié une protéine capable de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le vieillissement. Son nom ? L’apeline. Connue depuis 1998, cette hormone est sécrétée lors de l’effort physique. Véritable allié-jeunesse, l’apeline pourrait maintenir voire restaurer les capacités musculaires. Bémol : sa production diminue avec l’âge. C’est pourquoi les muscles des personnes âgées ont du mal à se régénérer. Peut-on néanmoins pallier ce phénomène ? 
L’équipe de scientifiques de l’Inserm s’intéressent à la question depuis 2012. Pour ce faire, ils ont administré de l’apeline à des souris de deux ans (l’équivalent de 80 ans chez l’homme). Les conclusions de leurs analyses sont surprenantes : les rongeurs voient leurs aptitudes musculaires s’améliorer “significativement” et leurs fibres se régénérer. Un phénomène qui témoigne de la capacité de cette protéine à stimuler à la fois le métabolisme cellulaire dans le muscle et la régénération des myofibres à partir des cellules-souches.

Des essais cliniques bientôt envisagés ? 

Caractérisée par une dégénérescence musculaire, la sarcopénie touche un senior sur trois. Pour que les personnes âgées puissent rapidement bénéficier des bienfaits de l’apeline, les premiers essais cliniques sur la molécule seront menés par le Gérontopôle de Toulouse à partir de 2019. 
“Ces travaux permettent d’envisager l’apeline à la fois comme un outil de diagnostic précoce de la sarcopénie et comme un traitement prometteur pour lutter contre la perte de fonction liée à l’âge”, explique Philippe Valet, codirecteur de l’étude et professeur à l’université Paul-Sabatier de Toulouse.
Si aucun essai thérapeutique sur l’homme n’est prévu avant cinq ans, les médecins placent de grands espoirs dans cet élixir de jouvence.