Comment bien choisir sa bouilloire ?

Une femme qui choisit sa bouilloire en magasin
Bouilloire : comment la choisir ?
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante
20149 lectures

Vous faites la chasse aux couverts, boîtes et ustensiles de cuisine en plastique, et vous avez bien raison. Mais avez-vous pensé à votre bouilloire ? Les matériaux qui la composent sont déterminants pour votre santé, tout autant que la qualité du thé que vous allez boire le matin. Nos conseils pour éviter les pièges.

Pas de plastique dans ma bouilloire

Un peu de chimie pour débuter. Lorsqu’un liquide chauffe, il accélère la lixiviation des particules présentes dans son contenant. Ce terme technique (du latin lixivium, lessive) désigne le fait, pour un liquide, d’entraîner avec lui les éléments solubles avec lesquels il est en contact. Pour donner une image, c’est ce qui se produit en cas de fortes précipitations sur un site industriel. Les pluies entraînent dans leur ruissellement des substances nocives, engendrant une pollution des sols aux alentours. Avec nos bouilloires, c’est la même chose !
Les microparticules présentent sur les parois se mêlent à l’eau, et se retrouvent dans nos tasses. Plus c’est chaud, plus le phénomène est important ou rapide. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une eau prend ce mauvais goût de plastique si elle reste dans une bouteille exposée au soleil… qu’il faut immédiatement jeter !

Des perturbateurs endocriniens dans votre tasse ?

Le risque principal à utiliser une bouilloire trop bon marché serait d’ingérer du bisphénol A (BPA) et des phtalates, contenus dans énormément de contenant en plastique. Or on sait, depuis des années, qu’il s’agit de perturbateurs endocriniens avérés. On se souvient du scandale des "biberons au bisphénol" en 2010. La Food and drug administration est à l’initiative de plusieurs études qui ont conclu aux effets du BPA sur le développement du fœtus et du nourrisson, et il a été classé substance toxique pour la reproduction en 2014 par l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA). Si depuis le 1er janvier 2015, la France a interdit le BPA dans tous les contenants alimentaires et qu’en septembre 2018, l’Union européenne a renforcé les restrictions applicables au BPA dans les matériaux en contact direct avec les aliments, une bouilloire fabriquée hors de l’Union que vous pourriez vous procurer pourrait ne pas être exempte de cette substance chimique.

Quant aux phtalates, certains d’entre eux ont été reconnus cancérogènes, toujours par l’ECHA.

Changer pour du verre ou de l’inox

La solution la plus efficace est d’investir dans une bouilloire en verre ou en inox. C’est ensuite affaire de goût ! La première peut s’avérer plus esthétique mais reste assez lourde et peut se casser. Ce type de modèle sera moins adapté à un usage intensif en famille. On se tournera plutôt vers un modèle en inox. Mais attention, même en faisant preuve de bonne volonté, certains fabricants manquent de transparence. Certains modèles, même en verre ou en inox, contiennent des éléments en plastique, notamment le filtre –qu’il convient alors de retirer complètement- ou la jauge grâce à laquelle on contrôle la quantité de liquide. Pour ne pas tomber dans le piège, mieux vaut ne pas acheter votre produit en ligne et l’inspecter sous toutes ses coutures afin d’être sûr qu’aucun composant nocif ne se cache à l’intérieur. Et en dernier recours, il reste la bonne vieille casserole -sans revêtement, bien sûr.

Veiller aux accessoires à thé aussi

La mode est aux jolis petits infuseurs en forme de personnages ou d’animaux qui se posent sur le rebord du mug. Charmants, mais tout aussi toxiques ! D’ailleurs, plus le plastique est souple, plus il contiendrait de phtalates (qui servent précisément à l’assouplir). On préfèrera une boule à thé en inox, plus sûre et d’ailleurs plus efficace. On pense aussi à se doter de thermos et de gourdes exempts de toute matière suspecte. Ce serait dommage de gâcher les bienfaits d’une bonne infusion


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