De fausses fraises françaises épinglées par la répression des fraudes

De fausses fraises françaises épinglées par la répression des fraudes
De fausses fraises françaises épinglées par la répression des fraudes
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Après le scandale autour des faux kiwis français venant d’Italie, la DGCCRF réprime de nouveau des fruits estampillés “France” alors qu’ils ne le sont pas.

Encore une affaire d’arnaque sur l’étiquetage et la provenance des produits ! Tandis que la traçabilité des aliments est au coeur des débats publics, un nouveau scandale vient ébranler la confiance des consommateurs. La Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient d’épingler des fraises certifiées origine Lot-et-Garonne qui viendraient en réalité d’Espagne. Une enquête a été ouverte.

“Il ne faut pas que cela devienne une habitude”

Dans le cadre de ses examens annuels, la DGCCRF analyse les différentes étapes de commercialisation des fruits et légumes. Si l’objectif est de vérifier leur conformité aux exigences européennes et nationales, l’organisme s’assure également de la qualité de l’information délivrée aux consommateurs et lutte contre la francisation des fruits et légumes. Plus de 34 % des anomalies détectées proviennent de l’étiquetage et plus de 28 % concernent des indications d’origine trompeuses, alerte la DGCCRF.

Xavier Mas, un producteur du Lot-et-Garonne, s’est aperçu de la supercherie sur l’origine de plusieurs lots de fraises. L’agriculteur, également président de l’Association nationale des organisations de producteurs de la fraise (AOP), a immédiatement alerté les services de la répression des fraudes. "C’est la première fois que nous avons affaire à ça", nuance Xavier Mas dans les colonnes du Figaro. 

Pour lui, ce n’est pas une affaire d’Etat mais "il ne faut surtout pas que cela devienne une habitude". Le producteur a expliqué que les fausses fraises françaises ont été démasquées dans un supermarché d’Agen par une salariée de l’AOP. "Elle a été interpellée par des fraises marquées origine Lot-et-Garonne, mais qui n’avaient vraiment pas l’allure de celles que l’on cultive habituellement dans le département", précise-t-il au quotidien. 

La coopérative qui a mis en vente cette marchandise a été alertée, elle aurait elle-même été roulée dans la farine par son intermédiaire. Difficile donc d’y voir clair sur la provenance des produits face à la longue chaîne de production. Par ailleurs, l’AOP a choisi de se déclarer partie civile et attend les résultats de l’enquête. "Le secteur de la fraise française est actuellement en pleine structuration, souligne Xavier Mas, nous sommes en train de chercher un système de traçabilité fiable dans un marché assez diffus".