Piqûre de tique : ce "remède naturel" qui circule sur le web est à proscrire !

Piqûre de tique : ce
Piqûre de tique : ce "remède naturel" qui circule sur le web est à proscrire !
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
14027 lectures

Sur la toile, les fake-news poussent comme des champignons et se répandent à vive allure. Aucun domaine n’est épargné, et cela peut avoir de graves conséquences notamment quand il s’agit de santé. Dernière infox en date, une astuce dangereuse pour se débarrasser des tiques qui sévissent en ces beaux jours.

La tique, l’enfer du randonneur et des vacanciers adeptes de balades dans les parcs, en forêt ou encore en montagne. Ce parasite est aujourd’hui bien connu pour transmettre la maladie de Lyme, une infection encore mal diagnostiquée et mal soignée. Alors que les cas sont en constante augmentation, les conseils pour s’en débarrasser fleurissent en cette période estivale. Mais parfois, certains remèdes sont à proscrire, même s’ils semblent "naturels". Depuis quelques semaines, deux publications Facebook, partagées plus de 40.000 fois, préconisent de "mettre une goutte d’huile de cuisine (...) pour étouffer une tique".

Or, comme le rappellent deux spécialistes à l’AFP, cette méthode n’est pas efficace, et serait même dangereuse. "Il ne faut utiliser aucune molécule extérieure car cela va stresser la tique et augmenter ainsi le risque qu’elle rejette les agents infectieux dans le corps de la personne ou de l’animal piqué", a expliqué Pascale Frey-Klett, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et responsable du programme de recherche collaboratif CiTique. Il en est donc de même pour le savon ou l’alcool à 90° par exemple. D’ailleurs, en mai 2019, les experts avaient déjà alerté sur la dangerosité d’une publication qui présentait un moyen "sûr et facile" consistant à enlever une tique sur un corps humain "en tamponnant l'acarien avec une boule de coton imbibée de savon".

"Une tique est capable de résister très longtemps et d’injecter des pathogènes dangereux pour l’homme", avertit de son côté, Jean-François Cosson, directeur de recherche en écologie des maladies infectieuses à l’Inra.

Que faire en cas de piqûre de tique ?

Comme le conseille Pascale Frey-Klett auprès de l’AFP, en cas de morsure de tique, le mieux est de la retirer "au plus vite, même maladroitement" dès qu’on s’en aperçoit. Et pour cause, les agents infectieux se trouvent dans la partie extérieure du parasite. Vous avez donc le temps de la sortir avant qu’elle ne progresse sous la peau. Ainsi, plus elle est ôtée rapidement, plus le risque de contamination diminue. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un tire-tique acheté en pharmacie ou, à défaut, une pince à épiler. Attrapez la tique au plus près de la peau et tirez-la en la faisant pivoter. Désinfectez ensuite la plaie à l’aide d’un antiseptique.

Notons que toutes les tiques ne sont pas infectées par la bactérie Borrelia, responsable de la maladie de Lyme. Toutefois, l’affection est en forte recrudescence. Le ministère de la Santé a indiqué le 3 juillet dernier que le nombre de nouveaux cas diagnostiqués est passé de 69 pour 100.000 habitants en 2017 (environ 45.000 cas) à 104 pour 100.000 personnes (soit plus de 67.000 cas) en 2018.

Pour éviter tout risque, pensez à porter des manches longues et à couvrir vos jambes lors de vos escapades. Portez également un chapeau ou une casquette et songez aux répulsifs. Et surtout, n’oubliez pas de vous inspecter minutieusement toutes les parties du corps, surtout les plis, une fois de retour de vos pérégrinations.

Source(s):