Conso : des labels alimentaires pas si fiables qu’ils n’y paraissent

rayon, supermarché, consommateurs
les consommateurs font leurs choix dans un supermarché
© Stocklib
Par Adèle Ndjaki publié le
Journaliste
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Deux études sur la fiabilité des différents labels alimentaires ont été publiées ce 28 septembre 2021. Réalisées par plusieurs associations et organismes (UFC-Que Choisir, Greenpeace France, le BASIC et le WWF France), ces investigations remettent en cause la crédibilité de certaines certifications.

Développés pour indiquer aux consommateurs quels produits sont de meilleure qualité, certains labels seraient pour le moins trompeurs. Plusieurs de ces indicateurs ont en  été scrutés à la loupe par différentes organisations. Une première enquête, menée par l’association UFC-que choisir, a analysé les critères retenus en matière de qualité de production. Le but : savoir si les labels promeuvent véritablement des produits d'excellence. Pour cette étude, quatre filières viandes sous Label Rouge et huit Appellations d’origine protégée (AOP) fromagères ont été examinées. 

Censé être gage de qualité, le Label Rouge a montré une faille quant à la viande de porc. Effectivement, son cahier des charges ne prendrait pas en compte la race des animaux ou leur accès à l’extérieur : des informations très importantes qui influencent, en partie, la qualité de la viande.  

De surcroît, certains fromages AOP semblent poser problème. Le Cantal, le Saint-Nectaire et le Munster sont également pointés du doigt. Selon l’étude, la fabrication de ces produits laitiers serait semblable à celles de produits sans aucun label.

Pour l'UFC-Que Choisir,  l’origine du problème vient du système de certification français lui-même. Et pour cause, l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) est chargé de garantir au consommateur la qualité de chaque produit. Cette institution ne peut contraindre aucun professionnel à rectifier leur cahier des charges.  En outre, la composition de cet organisme chargé d'examiner des cahiers des charges est sujet à controverse : l’INAO est majoritairement composé de professionnels

Le label environnemental également examiné

Greenpeace, le BASIC et WWF France ont, de leurs côtés, étudié les labels alimentaires pour savoir si les aliments labellisés répondent réellement à des attentes socio-économiques (impacts sur le climat, la biodiversité…) et environnementales (conditions de travail, impacts sur la santé humaine…).  Complémentaires, les résultats de cette étude sont similaires à ceux obtenus par l'UFC-Que Choisir : plusieurs produits labellisés ne répondent pas véritablement aux bénéfices socio-économiques et environnementaux promus. 

Dans cette catégorie, trois labels sont énoncés : Haute Valeur Environnementale (HVE), Agri Confiance et Zéro Résidus de Pesticides. D'après cette analyse, plusieurs points cruciaux -les critères de santé humaine et environnementaux (la qualité de l’air, climat…) et les critères socio-économiques (niveau de vie décent, cohésion sociale…)- ne sont pas réellement démontrés, peu avérés ou même faibles

Mettre en place de meilleures certifications

Ayant démontré un véritable problème de fiabilité de certains labels, UFC-Que Choisir, Greenpeace France et WWF France interpellent les pouvoirs publics. Ces trois organismes réclament : 

  • Que les futures labellisations s’inspirent des deux études réalisées ;
  • Que les labels intègrent des critères de durabilité environnementale et socio-économique ;
  • Que ces critères soient valorisés tout en renforçant le contrôle du contenu des cahiers des charges ;
  • Que le public accompagne toutes démarches vers une évolution positive ;
  • D’arrêter la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) tant que le cahier des charges n’a pas été révisé ;
  • De donner plus de moyens financiers au public pour véritablement aider à une transition agro-écologique ;
  • De changer les démarches identifiées comme "durables" dans la loi EGalim ;
  • De changer la gouvernance des signes officiels (études d’impacts publiques, exigence des contrôles, etc.) en agrandissant la représentation de la société civile dans l’élaboration et la gestion des labels.

Labels : les bons élèves 

Les résultats de l’UFC-Que Choisir, Greenpeace, le BASIC et WWF n'exposent pas uniquement des labels contestables. D’autres sont ressortis gagnants de ces analyses. En effet, sur huit, cinq AOP (Abondance, Picodon et Salers, Laguiole, Camembert de Normandie) semblent répondre aux critères et attentes. Concernant la viande, volailles et boeufs du Label Rouge méritent leur certification selon l’étude.

De bonnes notes pour le bio

Enfin, Bio Équitable en France et AB entre autres répondent aussi aux qualités environnementales affichées.

 

Meilleur produit bio

Cette distinction, dont Bio A la Une est partenaire, récompense chaque année des dizaines de produits biologiques et écologiques de qualité. Créé pour aider les consommateurs dans leur choix, Meilleur produit bio met en avant des produits alimentaires, d’entretien, cosmétiques… en magasins spécialisés, testés par un jury de 100 personnes au minimum.  Une distinction qui fait le nécessaire pour promouvoir des produits de qualité.

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