Fraude dans le bio, la vigilance est de mise

Par Bioalaune publié le
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AB, le Label Bio Européen, Demeter, USDA, Bioéquitable, Biosolidaire... sont autant de labels censés offrir la garantie d’un produit issu de l’agriculture biologique, n’utilisant ni pesticides ni OGM. Si cela paraît évident à première vue, il faut tout de même rester vigilant.

Si la fraude dans le bio existe, elle reste exceptionnelle. On peut citer le récent scandale des œufs bio allemands, présenté comme tel alors que le nombre de poules au mètre carré dans l’élevage dépassait celui imposé par les labels biologiques, ou encore celui des fruits secs en provenance de Roumanie, commercialisés en 2012 pendant des mois en France sous l’étiquette bio, alors qu’ils étaient en fait issus de l’agriculture classique. 

N'en déplaise aux détracteurs du bio, il s'agit là de cas isolés, les labels étant très rigoureux quant aux contrôles appliqués aux produits siglés. De plus, ces derniers subissent une double certification : les contrôles de l'agriculture conventionnelle et ceux de l'agriculture biologique, un gage de qualité indéniable.

Cependant, fervent défenseur de la nature et consommateur bio de la première heure, il est possible que vous ayez déja avaler des Organismes Génétiquement Modifiés dans un produit issu de l'agriculture bio, une viande aux antibiotiques, une tomate cultivée hors sol...

En effet, un poulet importé et gavé au soja bio sera labellisé, au même titre que celui qui a gambadé à l’air libre en picorant des vers. Autre paradoxe, le label bio européen ne fait pas la différence entre une tomate bio cultivée hors champ et hors saison, et une autre cultivée dans un champ sous le soleil du mois d'août. Il faut aussi savoir que le label AB autorise la présence d'OGM dans des produits siglés à hauteur de 0.9%. 

Le secteur du bio est en progression, et certains géants de l'agroalimentaire ont flairé le bon filon : le bio industriel. La faute n'est donc pas directement imputable aux labels, mais aux opportunistes à la recherche de profit qui  les détournent afin de proposer des produits bio de qualité moindre à moindre coût. 

Il faut donc être bien attentif aux étiquettes, et garder à l'esprit que lorsqu’on produit à grande échelle, il est beaucoup plus difficile de vérifier la provenance des matières premières, d’effectuer des contrôles, de décler une anomalie etc. Alors, pour éviter les mauvaises surprises, il est important de favoriser les circuits courts, car être en relation directe avec le producteur est le meilleur moyen de savoir ce qu'il y a dans notre assiette.

Rédaction : Justine Chrisment