Les Biocarburants : une fausse bonne idée pour l'environnement

Champs de Colza
Le Biocarburant: une fausse bonne idée pour l'environnement
Par Manon Laplace publié le
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Issus de la biomasse (ensemble des organismes végétaux, animaux et fongiques), les biocarburants sont-ils réellement une solution écologique? Pas si sûr...

Abusivement exploitées, les énergies fossiles se raréfient, ce qui appelle à proposer des solutions alternatives pérennes et plus propres. Si les agrocarburants apparaissaient comme la solution à l’épuisement des ressources fossiles, ils sont aujourd’hui au coeur d’une vive polémique.

En tant qu’énergie renouvelable, les agrocarburants sont présentés comme une alternative propre aux énergies fossiles. Cependant, leurs détracteurs, toujours plus nombreux, pointent du doigt trois conséquences graves induites par la production de ces carburants verts. 

Aggravement de la crise alimentaire 

Tout d’abord, ils portent lourdement atteinte à la sécurité alimentaire mondiale. Fabriqués à partir de cultures vivrières telles que le maïs, le soja, la canne à sucre, ou le colza, les agrocarburants nécessitent la combustion de quantités faramineuses de denrées alimentaires de première nécessité.

On estime que pour un plein de 50 litres de biocarburant, il faut près de 232 kilos de maïs. Par ailleurs, l’installation de cultures destinées à la fabrication de ces carburants entraîne une hausse des prix des matières premières à la consommation qui a de fortes répercussions sur les pays pauvres. 

Transformation des écosystèmes

Par ailleurs, la production de ces biocarburants est extrêmement dommageable pour la biodiversité. En effet, la mise en place de nouvelles terres cultivées engendre inévitablement déforestation, disparition de certaines espèces animales ou végétales et altération des sols. Du point de vue écologique, ils ont donc des conséquences catastrophiques.

Participation au réchauffement climatique

Enfin, bien que renouvelables, les agrocarburants n’en sont pas moins une énergie polluante. Le défrichement ainsi qu’une forte consommation d’engrais azotés sont autant d’éléments qui aggravent le phénomène du réchauffement climatique, sans compter les 2500 litres d’eau nécessaires à la production d’un litre de biocarburant.

Tout aussi polluants que leurs homologues fossiles, les agrocarburants participent en plus à la progression de la faim dans le monde, problèmes qui seront discutés jeudi 12 décembre lors d’un vote à Bruxelles portant sur la révision du programme de l’Union Européenne quant à cette énergie renouvelable.

Si aujourd’hui, les biocarburants sont intégrés à hauteur de 4.7% dans les carburants classiques, la France souhaite amener son taux à 7%, un objectif qu’il serait sans doute bon de réexaminer.

Rédaction: Manon Laplace