Élevage : le danger grandissant des émissions de gaz à effet de serre

Élevage : Le danger grandissant des émissions de gaz à effet de serre
Élevage : Le danger grandissant des émissions de gaz à effet de serre
Par Randy Compay publié le

Le constat est plutôt alarmant : en 10 ans le taux de méthane dans l’atmosphère provenant des élevages bovins a augmenté de manière considérable. Principale cause, l’accroissement des élevages bovins dans les pays en voie de développement.

“Notre alimentation incluant de plus en plus de viande et de produits laitiers, son coût climatique tend à croître”. Dave Reay, professeur de l’Université d’Edimbourg est sans équivoque, notre mode d’alimentation est lié à l’augmentation du méthane dans l’atmosphère.

Quand les pets de vache réchauffent l’atmosphère

Les nouvelles qui concernent le réchauffement climatique sont mauvaises et notre planète nous le fait savoir. En effet, les scientifiques déclarent que les dernières catastrophes naturelles (ouragans tropicaux, tremblement de terre, coulées de boues...), s’expliquent en partie par le réchauffement climatique. Et la dernière étude parue le 29 septembre dernier dans le journal Earth System Science Data , n’annonce rien de rassurant. Bien au contraire, l’étude révèle que les émissions de méthane dans l’atmosphère ont augmenté de manière vertigineuse durant ces dix dernières années. Produites pendant le processus de digestion des élevages bovins, ces émissions jouent effectivement un rôle dans le réchauffement climatique (elles représentaient 16% des gaz à effet de serre en 2016).

Notre surconsommation de viande en cause

En 2011 déjà, le rapport du GIEC avait indiqué une hausse de 11% du taux d’émission de méthane par rapport à l’année 2006. Toutefois, tous les pays ne sont pas concernés par cette augmentation. L’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique sont les régions du monde où l’augmentation demeure la plus importante. En effet, ces trois zones en développement voient augmenter de manière significative la taille de leurs élevages et des bêtes. Cependant aux États-Unis, l’augmentation de méthane est beaucoup moins importante et en Europe occidentale, cette dernière est légèrement en baisse. Selon le professeur de l’université d’Edimbourg Dave Reay, l’accroissement du bétail est le résultat de notre mode d’alimentation qui contient de plus en plus de viande et de produits laitiers.

“Réduire la production de méthane issu des vaches, ce n’est peut-être pas aussi spectaculaire que des éoliennes ou des panneaux solaires, mais c’est au moins aussi vital”, déclare-t-il.

Cependant, des chercheurs de l’université d’’Aarhus près de Copenhague (Danemark), travaillent sur la création d’une herbe non grasse. Destinée aux élevages bovins, celle-ci faciliterait la digestion des vaches et limiterait ainsi leur production de méthane. Pour autant, plutôt que d’avoir recours à une herbe de laboratoire (après le projet fou de viande en laboratoire), ne devrait-on pas responsabiliser chacun à réduire sa consommation de viande ?