Le niksen, se faire du bien sans ne rien faire

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Le niksen, se faire du bien sans ne rien faire
© Pixabay
Par Isabelle Frenay publié le
Journaliste santé, auteure et sophrologue
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Les pays scandinaves ne sont pas les seuls à savoir se la couler douce. Après l’enveloppant hygge danois et ses soirées cocooning, le niksen venu des Pays-Bas, s’affiche comme le concept de choix, minimaliste, pour pratiquer le lâcher prise sans culpabilité.

Imaginez un chat nonchalamment lové sur un canapé. Le très en vogue niksen, signifiant "ne rien faire" en néerlandais, nous invite à épouser régulièrement la quiétude du félin dans cette posture de repos et ce, sans objectif ni performance.

Tandis que le "chill" américain, le "farniente" italien ou la "glande" française font encore appel à l’activité de notre cerveau (lire un livre, regarder un film, envoyer des sms etc..), le niksen propose de s’octroyer une parenthèse régénératrice retirée de la frénésie du monde.

Une cure de jouvence ? 

A l'ère de l'hyperconnexion et de la course au temps utile, le niksen apparaît comme une rééducation de notre cerveau, occupé en permanence. Ces pauses brèves agissent comme des remèdes précieux à la charge mentale et à l’épidémie de burn-out en diminuant le stress, comme l’explique au Time Eve Ekman, directrice du  Greater Good Science Center de l’Université de Californie : cette pratique permettrait "d’atténuer les pics émotionnels, comme l’anxiété, et ralentir le processus de vieillissement".

Arrêter le mode robot

Pour lâcher prise, on accepte de laisser voguer son esprit en débranchant les fonctions cognitives (réflexion, apprentissage, anticipation etc..) de son cerveau. Vous n’êtes plus "en mode" comme un robot. Autrement dit, la performance n’a plus lieu d’être, on largue la to-do list.

A la différence de la méditation de pleine conscience, le niksen ne requiert aucune concentration ou effort particulier. L’oisiveté peut se pratiquer dans l’immobilité sur une chaise ou en mouvement pendant une courte promenade par exemple. Encore faut-il s’y coller.

Trouver son style

S’offrir une tranche de niksen est possible à tout moment de la journée. La marche est une excellente entrée en matière pour pratiquer. Quelques pas sans but à l’heure du déjeuner ou après le travail sont également un très bon début pour lâcher le mental.

A chacun de trouver son style. Les plus stressés à l’idée de se retrouver face au vide pourront commencer par laisser échapper leur attention en regardant par la fenêtre ou en s’asseyant sur un banc cinq ou dix minutes. L’idée est de faire de ses respirations des habitudes. Astuce : les glisser dans l’agenda à condition ne pas ajouter du stress.

Les plus initiés pourront consacrer une vingtaine de minutes en rentrant à la maison le soir. Objectif ? faire un sas de décompression. Rêvasser en regardant la flamme d’une bougie est une manière de se connecter à ses sens sans réfléchir. Si l’on souhaite se détendre en profondeur, on peut s’allonger au sol les bras le long du corps, les paumes dirigées vers le ciel, en adoptant la posture de yoga savasana.

Enfin, les accrocs aux écrans et aux réseaux sociaux pourront se lancer le défi de se déconnecter au profit d’un vrai repos comme écouter de la musique en totale réceptivité.

Par Isabelle Frenay, sophrologue, journaliste santé