Cure de sébum : comment ça marche ?

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Cure de sébum : comment ça marche ?
© Pixabay
Par Dorothée Blancheton publié le
Journaliste indépendante
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Certains profitent du confinement pour expérimenter la cure de sébum. Cela consiste à se laver les cheveux beaucoup moins fréquemment. Objectif : rendre toute sa splendeur à la chevelure. Cela marche-t-il vraiment ? On fait le point.

Depuis le début du confinement, une pratique se répand sur Internet et dans les foyers : la cure de sébum. Le principe est simple : il s’agit d’arrêter les shampoings pendant un mois pour laisser respirer son cuir chevelu, réguler sa production de sébum pour espacer à terme ses shampooings, et répandre ce corps gras naturel jusqu’à la pointe des cheveux pour les embellir. "Avec cette cure, on part du postulat que plus on lave ses cheveux plus ils graissent. L’intérêt est donc de libérer le cuir chevelu des agressions qui le font fonctionner de façon artificielle. Ces agressions (shampooing, après-shampooing, mousse coiffante… Ndlr) amènent les glandes sébacées à sécréter encore plus de sébum, ce qui rend les cheveux gras", explique le Dr Nina Roos, dermatologue*.
Selon certaines blogueuses ayant expérimenté la chose, à l’issue de la cure, les cheveux gagnent en volume, en brillance, sont plus gainés et doux. Les lavages sont ensuite plus espacés (un par semaine au lieu d’un tous les trois jours).

Cure de sébum : comment procéder ?

En pratique, on se lave les cheveux une dernière fois avec un shampoing sans ajouter d’autre produit capillaire. Puis, on arrête idéalement de les laver pendant environ un mois. Les premiers jours, l’hypersécrétion de sébum va se poursuivre. Puis, au bout de 8-10 jours, celle-ci va commencer à se réguler.
Pendant la cure, on peut rincer sa chevelure à l’eau surtout si on fume, que l’on fait du sport ou que l’on porte un casque… Cela permet d’éliminer la poussière, les résidus de transpiration et de se sentir mieux. L’eau n’enlèvera pas le sébum et ne nuira donc pas à la cure.

On brosse également ses cheveux deux fois par jour. Ce geste permet de répandre le sébum sur toutes les longueurs, de décoller les cheveux gras, les démêler et retirer les poussières et peaux mortes. On prend soin de nettoyer sa brosse à cheveux à chaque fois avec de l’eau savonneuse.
Au bout des 30 jours, on se lave enfin les cheveux avec un shampoing doux (sans sulfate, silicone…) et on admire le résultat. Normalement, à ce stade, les cheveux graisseront moins vite.
S’ils paraissent encore un peu gras, on résiste à l’envie de les laver une deuxième fois pour ne pas agresser son cuir chevelu et rentrer de nouveau dans le cercle vicieux.

Et si on a des démangeaisons ?

Pendant cette cure de détox, il est possible de ressentir des démangeaisons, des rougeurs, d’avoir plus de pellicules... "Chez les personnes qui ont une flore très déséquilibrée, cette cure laisse les champignons se développer sur le cuir chevelu. Les shampoings les éliminaient et régulaient ce souci", remarque le Dr Roos. Pour y pallier, on peut pulvériser du vinaigre blanc ou quelques gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé ou de lavande (si l’on ne présente pas de contre-indication à celles-ci) sur le cuir chevelu ou des lotions bio pour cuir sensible. Cela limite aussi les risques de mauvaises odeurs qui peuvent se manifester.

"La cure est accessible à tout le monde mais si l’on a la peau et les cheveux gras habituellement, des problèmes d’acné, il ne faut pas espérer de miracle. Et si l’on a beaucoup de pellicules ou une dermite séborrhéique qui nécessite un traitement au long cours, ce n’est pas une bonne idée non plus", prévient la dermatologue.
Pour les autres, cette cure peut être abordée comme une occasion de tester la chose, de faire un diagnostic.

Comment gérer le regard des autres ?

Même si les relations avec les autres sont limitées pendant le confinement, si l’on vit à plusieurs, que l’on a des visioconférences professionnelles ou que l’on va faire ses courses, mieux vaut s’attacher les cheveux ou les couvrir. Un chignon plaqué, effet mouillé, attirera moins les regards. Les plus coquettes pourront aussi mettre du rouge à lèvres pour détourner l’attention. Dans tous les cas, cette cure ne doit pas miner le moral.
Enfin, si "l’expérience ne comporte pas de risque pour la santé, en période de covid-19, si l’on sort, des particules virales peuvent très bien se déposer sur les cheveux. Si on les touche et qu’on porte ensuite ses mains au visage, on risque de se contaminer. On couvre donc sa chevelure à l’extérieur et on lave son foulard ou sa casquette en rentrant", suggère le Dr Nina Roos.

Des résultats variables après la cure de sébum

Toutes les personnes qui suivent la cure n’obtiennent malheureusement pas les résultats escomptés. "La sécrétion de sébum varie d’une personne à l’autre. Elle est influencée par plein de choses comme l’alimentation, le climat, le cycle hormonal… Mais le fait de lever le pied sur les shampoings, les mousses coiffantes, les après-shampoings, pendant cette période, aide déjà à freiner cette hypersécrétion. Après la cure, on choisit des produits capillaires plus naturels, pas trop moussants", conseille la spécialiste.

Pour avoir les cheveux moins gras, on peut aussi agir sur son alimentation, en réduisant par exemple sa consommation de produits sucrés, de graisses saturées, de fromages et lait de vache. Les premiers effets seront visibles en premier lieu sur la peau (on observera moins de boutons et un teint plus lumineux) ; puis sur les cheveux.

*Son site : www.monsitebeaute.com

 


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