Covid-19 : le point sur l'impact chez les nourrissons et les enfants

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Covid-19 : le point sur l'impact chez les nourrissons et les enfants
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Par AFP /Relaxnews publié le
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Une petite étude reprise dans The Journal of Pediatrics laisse penser que les nourrissons testés positifs au Covid-19 souffriraient peu du virus, qu'ils développeraient surtout de la fièvre, mais peu de troubles respiratoires. Quant aux enfants plus grands, ils transmettent peu le Covid-19 à l'école à en croire une étude française rendue publique ce mardi.

Une fièvre chez les bébés

Des médecins de l'hôpital pédiatrique Ann & Robert H. Lurie de Chicago (Etats-Unis) ont suivi 18 nourrissons de moins de 90 jours qui avaient été testés positifs au Covid-19. Ils ont trouvé que la majorité des enfants allaient bien, avec très peu de troubles respiratoires. En revanche, 14 bébés sur 18 souffraient de fièvre, et deux n'avaient que la toux comme symptôme de la maladie. Un bébé s'étouffait pendant l'allaitement et un autre était complètement asymptomatique. Ce dernier avait été testé parce que ses deux parents étaient atteints du Covid-19.
Parmi les enfants suivis, 50 % (9 sur 18) ont été admis aux urgences de l'hôpital, mais aucun n'avait dû être placé sous respirateur ni en soins intensifs. Parmi les neuf admis aux urgences, huit souffraient de fièvre, quatre toussaient ou souffraient d'une forte ventilation pulmonaire, six avaient des symptômes gastro-intestinaux (vomissement, diarrhée, perte d'appétit) associés à des symptômes ou une congestion de l'appareil respiratoire apparus avant les symptômes gastro-intestinaux.
"Nous ne comprenons pas clairement si les jeunes nourrissons atteints de fièvre et testés positifs au SARS-CoV-2 nécessitent une hospitalisation", explique la principale signataire de l'étude, le Dr. Leena B. Mithal. "La décision d'admettre un patient à l'hôpital se fonde sur l'âge, le besoin de traitement préventif d'une infection bactérienne, l'examen clinique, la tolérance à l'alimentation (...)." "Bien que nous ne possédions que peu de données concernant les nourrissons atteints du Covid-19 aux Etats-Unis, nos résultats montrent que ces bébés ont pour la plupart de faibles symptômes et pourraient ne pas être plus à risque de développer une forme grave de la maladie comme il avait été évoqué initialement en Chine", explique le Dr. Mithal.

Peu de contaminations à l'école 

Des travaux de l'Institut Pasteur publiés ce mardi viennent confirmer d'autres observations similaires, même si leurs résultats restent préliminaires puisqu'ils n'ont pas encore été publiés dans une revue scientifique, souligne Pasteur. Les enfants de 6 à 11 ans transmettent peu le Covid-19 à l'école, que ce soit aux autres élèves ou aux adultes.
Basée sur des tests de détection d'anticorps, l'étude a été réalisée dans six écoles primaires de Crépy-en-Valois (Oise), commune très touchée par l'épidémie en février-mars. Cela représente au total 1.340 personnes (510 enfants, 76 parents, 42 enseignants, plus des personnels non-enseignants et des membres des familles).
Les chercheurs ont identifié trois enfants de trois établissements différents qui étaient infectés par le nouveau coronavirus au moment où les écoles étaient encore ouvertes (elles ont été fermées mi-février pour les vacances puis le confinement dans cette zone rouge).
Or, ces trois enfants n'ont contaminé personne à l'école, qu'il s'agisse d'autres élèves ou d'adultes. Le faible nombre de cas et la durée d'exposition relativement courte (trois semaines, entre fin janvier et mi-février) limitent la portée de ce constat.

Pour autant, "c'est une petite brique qui s'ajoute" à d'autres observations similaires à travers le monde, souligne le Pr Fontanet, . Plusieurs travaux précédents ont montré que les enfants transmettaient peu le Covid-19, alors que l'analogie avec d'autres maladies virales comme la grippe avait d'abord fait supposer l'inverse. "A ma connaissance, il n'y a jamais eu d'épidémie (de Covid-19) partie d'une école", poursuit le Pr Fontanet de l'Institut Pasteur, et auteur principal de l'étude. 

Avant la sortie du confinement en France le 11 mai, le Conseil scientifique chargé d'éclairer le gouvernement, dont fait partie le Pr Fontanet, préconisait pourtant une fermeture des écoles jusqu'en septembre. Cette préconisation n'avait pas été suivie.

Ombre au tableau pour les lycéens

"Cela confirme ce qu'on savait déjà : les enfants font des formes mineures de la maladie, avec des signes très peu spécifiques" (essentiellement la diarrhée et la fatigue pour ceux de cette étude), voire pas de symptôme du tout, selon le Pr Fontanet. Les chercheurs estiment, par ailleurs, que c'est la plupart du temps les parents qui ont contaminé les enfants, et pas l'inverse. Les enseignants, eux, ont été peu touchés : seuls 3 sur 42 ont été infectés (7 %).

"Le risque de démarrage d'une épidémie à partir d'une école, ou même qu'un enseignant soit infecté à partir d'élèves de moins de 10 ans, semble très faible. En revanche, pour des lycéens, je suis plus réservé", note le Pr Fontanet. Et pour cause, une autre étude qu'il avait menée dans un lycée de Crépy-en-Valois, publiée fin avril, montrait que l'épidémie y avait flambé, contrairement à ce qu'il a observé dans les écoles primaires.