Slow parenting : et si on s’y mettait ?

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Slow parenting : et si on s’y mettait ?
Par Dorothée Blancheton publié le
Journaliste indépendante
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Envie de ralentir, d’avoir plus de temps de qualité en famille ? Le slow parenting devrait vous intéresser. Chloé Blin-Maginot, spécialiste de la question, nous livre ses astuces pour lever le pied et se reconnecter à l’essentiel.

Lancés au quotidien dans une course effrénée à la performance et à la productivité, au travail comme dans sa vie personnelle, on peut vite s’épuiser physiquement et mentalement. C’est dans ce contexte qu’émerge depuis quelques années le « slow ». Un mouvement qui invite à ralentir et qui se décline dans divers domaines, notamment la parentalité avec le « slow parenting ». Chloé Blin-Maginot*, slow life coach et autrice de « Vivez une parentalité slow » aux éditions Leduc S. définit le slow parenting comme « l’art de se connecter à soi-même, à son bon sens, au rythme qui nous correspond et à faire dans le collectif pour coopérer et nourrir une intension commune ». Ainsi, le fait de ralentir passe par soi, mais aussi par le couple et la famille au sens large en incluant ses enfants. Chacun a ensuite un rôle à jouer en fonction de ses compétences pour parvenir à cet équilibre commun. 

Se délester des injonctions de la société

Dans le slow parenting, on délaisse donc l’idée d’être un super parent, hyper productif au travail, toujours tiré à quatre épingles, sportif émérite, qui va cuisiner à chaque fois un repas sophistiqué et sain, qui va conduire ses bambins à d’innombrables activités extrascolaires... Une volonté de bien faire qui amène à épuiser ses ressources. « On en voit bien les conséquences avec les burn-out parentaux, les enfants inquiets et pressurisés... Foutons-nous la paix ! Bien sûr, l’intention de bien faire et l’enthousiasme sont importants pour avancer mais nous avons besoin de nous demander ce qui est essentiel pour nous dans l’immédiat. On ne peut pas ajouter des heures à nos journées. On ne peut pas répondre à toutes les injonctions alors que fait-on du temps imparti ? L’idée, c’est d’accorder plus d’espace à la qualité du moment », précise la coach en slow life. Une démarche qui s’adresse à tous.

Se tenir à ses priorités

Pour la mettre en œuvre, tout est question de choix. Il importe de se rappeler à chaque fois son intention première pour ne pas se laisser emporter dans le tourbillon de la vie. Au lieu de se tourner vers l’extérieur et toutes ses distractions, le slow parenting incite à l’introspection. « Il est temps de se connecter à notre essence profonde. Aujourd’hui, on nous délivre énormément d’informations notamment à travers les réseaux sociaux mais ça nous éloigne de là où on en est vraiment. Si on se connecte à ce qui vit en nous on aura du vivant, on saura ce que l’on veut, de quoi on a besoin », ajoute Chloé Blin-Maginot. Il existe quelques astuces pour passer de la théorie à la pratique.

Se créer des bulles d’oxygène

L’une des techniques de la spécialiste pour se créer une bulle d’oxygène et faire une pause consiste à se mettre un réveil plusieurs fois par jour. Quand celui-ci retentit, on se concentre sur sa respiration, on se demande où elle est, où elle circule. Une manière de moins cogiter, de ralentir, de réinvestir son corps et de revenir au moment présent. 
Autre outil : « l’arrêt sur image ». Chaque jour, on porte son attention sur un moment et l’on mémorise un objet insolite, une émotion dans un regard, une interaction particulière... Et le soir, en famille, chacun partage son image du jour.

Se défouler avant de se retrouver

Après la journée d’école ou de travail, enfants et parents se réunissent à la maison pour enchaîner avec les devoirs scolaires, le repas, les douches... Or il est important de se décharger des tensions accumulées dans la journée avant de tous se retrouver. « C’est bien de ne pas rentrer directement à la maison mais de se laisser un petit sas de décompression. On peut courir 5 mn avant de récupérer son enfant, marcher dans un parc... Sinon, on peut aussi danser tous ensemble en rentrant. Un enfant a besoin de courir 4 km par jour pour relâcher les tensions accumulées. C’est dur pour lui d’avoir encore des règles à respecter en arrivant », remarque Chloé Blin-Maginot. On s’octroie donc un instant pour se défouler avant de passer à autre chose.

Miser sur la coopération

Enfin, pour que chacun puisse ralentir le rythme, il importe aussi de déléguer les tâches. On tient compte des disponibilités de chacun et de ses talents pour déterminer un emploi du temps et attribuer des responsabilités à tous les membres de la famille. Ainsi, l’aîné des enfants peut cuisiner avec l’un des parents pendant que l’autre range la chambre avec le cadet, par exemple. « Les enfants adorent partager des moments avec nous et ça peut permettre d’être efficient. On range vite ensemble et après on fait une danse de la joie pour célébrer ça, sans pour autant récompenser. Ca devient plaisant de vivre et faire des choses ensemble. On déresponsabilise beaucoup les enfants en Occident, mais nous avons besoin de trouver un juste milieu », conclut l’experte. Ainsi, l’on transmet ses connaissances et compétences et l’on retrouve du temps de qualité ensemble sans s’exténuer.

*Son site : www.unevieslow.fr

Photo : pixabay