Le paillage : un geste simple pour un jardin en pleine forme

paillage
Le paillage : un geste simple pour un jardin en pleine forme
© Stocklib
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante

Pour profiter d’un potager en pleine santé et de massifs de fleurs resplendissants, les jardiniers professionnels comme les amateurs ont recours au paillage : une technique simple à mettre en œuvre, 100% écologique et économique. Nos conseils.

Le paillage consiste à déposer à même la terre une certaine quantité de matière végétale ou minérale, afin de le protéger et de le nourrir. Les avantages sont nombreux et le coût quasi nul. En premier lieu, le paillis aura pour effet de retenir l’eau dans le sol en limitant son évaporation. Conséquence directe : vous avez moins à arroser.

Protéger et fertiliser

Pailler permet aussi de beaucoup moins désherber. La couche de protection empêche les pousses indésirables d’apparaître. Quelques herbes perceront forcément, mais elles seront plus faciles à retirer que sur un sol laissé nu (opération à réaliser après la pluie pour encore plus de facilité, et moins de mal au dos !). Il joue le rôle de barrière contre les éléments potentiellement néfastes : un rayonnement UV trop violent en période de canicule, mais aussi le gel. En somme, il atténue les variations de températures, et de ce fait, préserve le biotope.

Enfin, les éléments organiques dont il est composé représentent un apport nutritif important pour vos cultures, qui ont notamment besoin d’azote et de minéraux. À l’inverse de la toile (jute, coco...), inerte, que les jardiniers utilisent pour se passer de l’entretien de leurs parcelles, le paillis végétal fertilise la terre et favorise la croissance de vos plantations.

Quelles matières utiliser pour réaliser son paillage ?

Un paillis se compose de matière minérale et/ou de matière végétale. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Côté minéraux, on peut utiliser de petits morceaux de poterie, de l’ardoise, des tuiles concassées ou encore des billes d’argile. Ceux-ci sont très pratiques contre les plantes adventices. En revanche, elles n’apportent rien à l’équilibre du sol.

Un paillis végétal peut quant à lui se composer de tailles de haies, de paille, de tonte de gazon, de feuilles mortes, de copeaux de bois, d’écorces, d’herbes arrachées. Évitez les aiguilles de pin dont la dégradation est trop lente.

Moins esthétique, mais idéal pour nourrir votre sol, le compost, ou simplement les fanes de légumes hachées. On parle alors de compostage de surface. Une méthode préconisée notamment par l'association Humus et Associés, à Toulouse, qui valorise la matière organique produite par nos cuisines ou issue de nos déchets verts, à travers diverses actions auprès des collectivités, des entreprises et des particuliers. « Le compostage de surface, c'est la solution la plus simple pour qui a un jardin. Elle s'applique aussi bien aux massifs de fleurs, aux haies, qu'au potager », précise la structure.

Les inconvénients du paillage

Le principal inconvénient du paillage est qu'il peut attirer les limaces, voire les petits rongeurs (souris, mulots). Pour limiter les risques, optez pour un broyat assez fin et dense, qui ne laisse pas aux animaux indésirables la place de nicher, contrairement à une matière aérée. Le pourrissement est un risque minime qui ne concerne que quelques végétaux. « Pour certaines espèces comme l'ail et l'oignon, on recommande de ne pas pailler jusqu'au pied pour laisser la plante respirer », indique Anthony Guyochet, maître composteur, animateur et formateur chez Humus et Associés. Autre inconvénient : entre l'hiver et le printemps, le sol couvert reste froid, il faut donc pratiquer un dépaillage (voir encadré).

La mise en œuvre du paillis 

Pour commencer, il convient de désherber la parcelle ciblée. Travaillez à la main ou à la griffe pour aérer le sol et supprimer les mottes. « Pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, on conseillera de travailler finement le sol, faire ses plantations, puis pailler », d'après Anthony Guyochet. Les couches peuvent être plus ou moins épaisses selon la matière utilisée (2 centimètres suffisent pour de la tonte d'herbe fraîche, on peut aller jusqu'à 20 pour de l'herbe séchée). Trop épaisses, les couches pourraient pourrir. L'épaisseur varie aussi en fonction de votre objectif : nourrir le sol ou bien le protéger des intempéries.

Arrosez avant et après la mise en place du paillis. Et que ce soit pour l’installer ou pour le renouveler, préférez des jours de beau temps, sans gelée et surtout sans vent. Concernant l'arrosage, il se fait normalement, au pied des plants, mais de manière plus espacée que sur un sol nu.

À quel moment pailler ?

« On peut pailler toute l'année », assure-t-on chez Humus et Associés. On recommande également de conserver un paillage à chaque saison, mais de le retirer à l'arrivée du printemps afin que le sol se réchauffe. « Au printemps, on dépaille pour que les graines germent, que les racines se développent », explique Anthony Guyochet. Comptez quelques semaines de beau soleil pour que votre sol regagne en température, avant de pailler à nouveau.

Plus d'infos sur le paillage et le compostage sur www.humusetassocies.org