Huiles minérales : encore trop d’aliments contaminés par ces dérivés de pétrole

huiles minérales
Huiles minérales : encore trop d’aliments contaminés aux dérivés de pétrole
© Stocklib
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
1334 lectures

Suite à de nouveaux tests réalisés en laboratoire ayant révélé la présence d’huiles minérales dans des produits alimentaires de grande consommation, l’ONG foodwatch interpelle les autorités sanitaires et lance une pétition pour réclamer l’interdiction de ces dérivés de pétrole dans les aliments, dont des références bio. Et pour cause, ces substances sont suspectées d’être cancérigènes…

C’est la troisième fois que l’ONG foodwatch, qui existe depuis 2013 en France, alerte sur la présence d’huiles minérales dans les produits alimentaires de grande consommation. L’organisation a une nouvelle fois réalisé des tests en laboratoire pour évaluer la potentielle présence de ces dérivés de pétrole dans les aliments. Au total, l’association a passé au crible 152 produits vendus dans plusieurs pays européens dont l’Autriche, l’Allemagne et l’Hexagone. Résultat : un produit alimentaire sur huit contient des huiles minérales toxiques. En effet, 19 produits testés, dont 5 vendus en France, présentent une contamination par des hydrocarbures aromatiques d'huiles minérales, également appelés MOAH (mineral oil aromatic hydrocarbons en anglais).

En 2015 déjà, ces éléments chimiques avaient été retrouvés dans des produits alimentaires par foodwatch. Leur analyse avait aussi révélé la présence de ces huiles toxiques dans des jouets, des aliments pour animaux et dans des cosmétiques. Si en 2017, la Commission européenne a mis en place un programme de surveillance dans les États membres de l’Union européenne suite à la campagne de l’ONG, cela n’a semble-t-il pas suffi. Ces huiles minérales qui proviennent des encres des emballages, de la colle, ou encore de l’entretien des machines de production continuent de contaminer les aliments.

Carton rouge pour les bouillons

Alors qu'une récente étude belge a confirmé que les bouillons en cube étaient néfastes pour la santé, et parfois, responsables du syndrome "du restaurant chinois", côté hydrocarbures aromatiques, ils ne font guère mieux ! 
Dans les rayons français, ces produits sont particulièrement incriminés : le bouillon Knorr de légumes sans sel est le produit qui contient le plus d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales. Suivent trois autres bouillons de la marque. D’ailleurs, dans les 5 pays étudiés, il ressort que les cubes Knorr sont fortement contaminés par ces huiles minérales. Il contiendrait 44 mg/kg de MOAH. Or, le seuil fixé par la Commission européenne est de 1 mg/kg.

En France, une référence AB se retrouve aussi dans le collimateur. Il s’agit du bouillon cube Jardin bio. Le bouillon bœuf déshydraté Auchan Pouce, ou encore le beurre Fruit d'or Oméga 3 sont aussi mauvais élèves en la matière. 

Carton rouge pour les bouillons

Alors qu'une récente étude belge a confirmé que les bouillons en cube étaient néfastes pour la santé, et parfois, responsables du syndrome "du restaurant chinois", côté hydrocarbures aromatiques, ils ne font guère mieux ! 
Dans les rayons français, ces produits sont particulièrement incriminés : le bouillon Knorr de légumes sans sel est le produit qui contient le plus d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales. Suivent trois autres bouillons de la marque. D’ailleurs, dans les 5 pays étudiés, il ressort que les cubes Knorr sont fortement contaminés par ces huiles minérales. Il contiendrait 44 mg/kg de MOAH. Or, le seuil fixé par la Commission européenne est de 1 mg/kg.

Des substances cancérigènes

"Les huiles minérales peuvent pénétrer dans les denrées alimentaires à tous les stades de la chaîne de transformation, de la récolte à l’emballage", avertit foodwatch. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les MOAH sont potentiellement cancérigènes et mutagènes, autrement dit, ils peuvent affecter notre ADN.  "Ces substances dangereuses pour la santé n'ont pas leur place dans notre alimentation !", s’indigne l’association. Si l’EFSA estime que toute exposition aux hydrocarbures aromatiques par l’alimentation présente un danger, aucune dose journalière "sûre" n’est établie pour ce type de substances potentiellement cancérogènes, précise France Info. Aujourd’hui, seul un seuil limite pour le lait infantile destiné aux nourrissons est en vigueur.

"Techniquement, les acteurs de l’agroalimentaire peuvent éviter la contamination de notre alimentation par les huiles minérales, bien que l’origine de cette pollution soit variée", indique l'ONG, qui s'appuie sur l'exemple de l’Allemagne qui avait envisagé de mettre en place une loi contre cette contamination. "Cette seule optique a poussé les industriels à anticiper et à changer leurs pratiques pour s’attaquer au problème. Résultat : le nombre de produits contaminés d’après nos tests est toujours moins élevé en Allemagne que dans les autres pays",  souligne foodwatch. 

Une pétition pour interpeller les autorités

"foodwatch appelle la Commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, ainsi que les décideurs de tous les États membres de l'UE à protéger les consommatrices et consommateurs de ces contaminants invisibles à l’œil nu mais pourtant bien présents dans des produits alimentaires", précise l’ONG sur son site. Une pétition exigeant le rappel "immédiat" de tous les aliments incriminés "et une réglementation fixant une tolérance zéro pour la contamination par les MOAH dans toutes les catégories d'aliments au sein de l’Union européenne" a été lancée en ce sens. Pour l'ONG, il y a urgence alors même que l'ANIA (un des plus gros lobbies de l’agroalimentaire) a publié, en 2019, un guide pratique à destination de ses membres pour éviter les contaminations.

 

Pour signer la pétition, c’est ici.

Source(s):