Pénurie : l’huile de tournesol, bientôt remplacée par des OGM et de l’huile de palme sans qu’on le sache ?

Pénurie
Pénurie huile
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Par Justine Hubert publié le
Journaliste
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Le conflit entre l’Ukraine et la Russie entraîne un ralentissement d’approvisionnement et une pénurie de denrées importantes, notamment pour la France. Face à cette situation, Bercy a annoncé mardi 26 avril que les industriels pourraient changer leurs recettes sans modifier les emballages. Si le bureau de la répression des fraudes impose des règles, cette autorisation crée la polémique…

L’huile de tournesol se trouve dans de nombreux produits comme le chocolat, les biscuits, les pots pour bébés, les pâtes, les plats cuisinés, les sauces ou encore les boîtes de conserve. Or, depuis la guerre en Ukraine, cette denrée se fait rare, perturbant l’industrie agroalimentaire. L’Ukraine est le premier producteur et exportateur de cette huile, devant la Russie.
Selon Atlasbig (plateforme de statistiques de données internationales et régionales), ces deux pays représentent 80 % des exportations d’huile de tournesol dans le monde, 50 % pour l’Ukraine et 30 % pour la Russie. La France importe 120 000 tonnes d’huile de tournesol en provenance d’Ukraine, mettant, aujourd’hui,à mal les industriels, qui en manque. 

Une situation qui contraint certaines marques à changer la composition de leurs produits en remplaçant l’huile de tournesol par d’autres huiles, et ce, en un temps très limité. Problème : le changement d’étiquetage serait plus long à déployer pour les professionnels du secteur. Ainsi, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a accordé un délai aux industriels pour modifier les étiquettes, même en cas de changement immédiat de recette.

Une flexibilité bien ordonnée

La DGCCRF a mis en place une flexibilité dans les exigences d’étiquetage tout en gardant un protocole défini. Chaque industriel est invité à demander une dérogation dans l’attente de la modification d’étiquetage de ses produits. Si elle est acceptée, elle est accordée pour une durée de six mois maximum à compter de la date de la demande. De plus, la DGCCRF indique que les dérogations feront l’objet d’un réexamen au bout de trois mois.

Pour s’assurer qu’il n’y est pas de trop grand écart entre la composition du produit et son étiquetage, le service du ministère vérifie chaque information. Ainsi, les industriels auront deux mois pour mettre une mention sur l’emballage à proximité de la date de durabilité minimale/date limite de consommation, ou par défaut à la mention DEROG. En revanche, l’indication sur le changement de recette devra être formulée immédiatement pour ces cas-là : 

Une flexibilité bien ordonnée

La DGCCRF a mis en place une flexibilité dans les exigences d’étiquetage tout en gardant un protocole défini. Chaque industriel est invité à demander une dérogation dans l’attente de la modification d’étiquetage de ses produits. Si elle est acceptée, elle est accordée pour une durée de six mois maximum à compter de la date de la demande. De plus, la DGCCRF indique que les dérogations feront l’objet d’un réexamen au bout de trois mois.

foodwatch dénonce le manque d’informations

Le bureau des répressions a mis en place un moteur de recherche et une liste des produits dont la composition a été modifiée afin de vérifier les ingrédients des denrées concernées. 

Mais pour certaines associations, cela ne suffit pas. foodwatch dénonce le manque d’informations au moment de l’achat : "à la place du tournesol, on trouvera de l’huile de colza ou encore de l’huile de palme. Et les importations de tourteaux de soja OGM d’Amérique pour nourrir les animaux vont également flamber." L’organisation, qui a lancé une pétition, exige "que fabricants et distributeurs s’engagent à informer clairement en rayons et en ligne, pour chaque produit, de façon transparente et sans délai." Pour l’association, toutes les informations doivent être présentes au moment de l’achat afin que les Français puissent être informés des changements de recettes.

Vers une explosion d’OGM dans les produits ?

En raison de la pénurie d’huile de tournesol, l’Indonésie, plus gros producteur mondial d’huile de palme, a annoncé le 27 avril 2022 son intention de suspendre toutes ses exportations. Une disposition qui a d’ailleurs débuté dès le lendemain. Faut-il donc craindre une explosion des OGM dans notre alimentation ? Affaire à suivre... 

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