Phénoxyéthanol dans les lingettes : un étiquetage obligatoire pour informer les jeunes parents

Phénoxyéthanol dans les lingettes : un étiquetage obligatoire pour informer les jeunes parents
Phénoxyéthanol dans les lingettes : un étiquetage obligatoire pour informer les jeunes parents
© Unsplash
Par La rédaction publié le

L'étiquetage des lingettes contenant du phénoxyéthanol, un conservateur accusé d’être perturbateur endocrinien, devra, désormais, mentionner qu’elles ne peuvent pas être utilisées sur les fesses des enfants âgés de 3 ans ou moins.

Depuis quelques années, les fabricants de couches et de lingettes sont dans le collimateur des autorités sanitaires en raison des substances toxiques retrouvées dans la composition de leurs produits, ceux-ci étant en contact direct avec la peau fragile des bébés. En mars dernier, une décision de police sanitaire de l’ANSM alertait les parents sur les produits cosmétiques "non rincés" (ne nécessitant pas de rinçage après application) et  contenant du phénoxyéthanol. Elle spécifiait qu’ils ne devaient pas être utilisés pour le change des enfants de 3 ans ou moins. En effet, de nombreux produits pour les mains ou autres, sont parfois utilisées pour nettoyer le siège des bébés, alors qu’elles contiennent cette substance décriée. L’ANSM confirme aujourd’hui sa position. "C'est une mesure de précaution qui a été prise pour protéger les bébés", a expliqué à l'AFP Dominique Martin, directeur général de l'Agence du médicament et des produits de santé (ANSM).

Pas seulement des lingettes spécifiques aux bébés utilisées 

Les fabricants doivent, au plus tard au 20 décembre, préciser sur l'étiquetage des produits cosmétiques "non rincés" contenant cet agent conservateur qu'ils ne peuvent pas être utilisés sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins.

Toutes les lingettes sont concernées, y compris celles vendues pour adultes. Et pour cause, près de 65 % des utilisateurs de lingettes ont recours à toutes sortes de références, destinées ou non aux enfants, pour changer leur tout-petit. Or, selon l'agence sanitaire, leur siège est "particulièrement sensible" avec un risque plus fréquent de peau lésée (érythème fessier) favorisant le passage du conservateur phénoxyéthanol dans le corps.
Les crèmes, laits et lotions "non rincés" devront aussi porter cet étiquetage d'avertissement.

Contestation de la Fédération des entreprises de la beauté

Cette décision a été prise en application du principe de précaution, dans l'attente d'une décision de la Commission européenne. Mais, elle est contestée par la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), qui réclame son annulation devant le Conseil d'Etat. Cette requête est actuellement en cours d'instruction, a indiqué jeudi l'ANSM.

Une précédente requête en référé de la FEBEA, tendant à sa suspension, a été rejetée par le Conseil d'Etat le 21 mai, ajoute-t-elle.

"On ne doit pas prendre de risque avec les fesses des bébés", estime le patron de l'ANSM qui juge avoir pris "une mesure proportionnée, une mesure de bon sens". Ce n'est pas excessif, car il ne s'agit pas d'une interdiction générale, relève-t-il. Des études toxicologiques suggèrent une toxicité du phénoxyéthanol pour la reproduction et le développement à fortes doses chez l'animal, sans que de tels effets aient été rapportés chez l'homme, selon l'ANSM.

Les couches pour bébé, plus sûres ?

Il y a tout juste un an, l’Agence de sécurité sanitaire française (Anses) publiait un rapport alarmant sur la présence de substances toxiques dans les couches jetables. Le mois suivant, le gouvernement sommait les fabricants d'éliminer, le plus rapidement possible, certaines substances de la composition de leurs produits. Des efforts ont été faits puisqu’en septembre 2019, la DGCCRF indiquait que les engagements pris par les fabricants de couches étaient "globalement respectés". 

En clair, couches ou lingettes, les parents doivent veiller à bien décrypter les étiquettes pour limiter toute exposition aux éléments toxiques, le mieux étant de se tourner vers les produits bio. Quant aux lingettes, un simple gant, un peu d'eau, et du savon doux feront l'affaire. Moins pratique certes, mais moins risqué également !  

 

 

Avec AFP/Relaxnews 

Source(s):
  • AFP/Relaxnews

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