Le matelas de bébé, un nid (douillet) de substances toxiques ?

Le matelas de bébé, un nid de substances toxiques ?
Le matelas de bébé, un nid de substances toxiques ?
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
1422 lectures

Les matelas peuvent-ils nous rendre malades ? Des chercheurs ont évalué les niveaux des composés organiques volatils (COV) qu’ils libèrent. Des substances pouvant affecter la santé, notamment celle des jeunes enfants, lorsqu’elles sont inhalées en trop grande quantité.

Peut-on vraiment dormir sur nos deux oreilles avec un matelas classique ? Pas si sûr, à en croire une récente étude israélienne, pilotée par le Dr Yael Dubowsk. Les chercheurs de l'ingénierie civile et environnementale de Technion affirment que la literie choisie peut avoir des conséquences sur la santé. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Environmental Science and Technology. En cause : les composés organiques volatils libérés durant le sommeil par les matelas. Une exposition à des niveaux élevés à ces substances peut provoquer diverses irritations (yeux, nez, gorge), des maux de tête et même le cancer pour certains composés. Or, comme l’expliquent les chercheurs, durant leur sommeil, les dormeurs inhalent davantage de COV en raison de la mauvaise ventilation de la pièce et du linge de lit, qui émet ces composés.

L'impact de la chaleur du corps 

Les chercheurs ont évalué les niveaux de composés gazeux dégagés par 8 types de matelas en polyuréthane dans des conditions de sommeil simulées. Pour mener à bien leurs tests, ils ont aussi étudié l’impact de la température, de l'humidité et de la concentration de dioxyde de carbone (qui augmentent en position allongée) sur les niveaux d’émissions.

Résultats : les 8 matelas dégageaient des quantités de COV assez similaires, à l'exception d'un composé ignifuge émis uniquement par un matelas pour bébé. Par ailleurs, les matelas ont libéré plus de COV lorsque la chaleur simulée du corps était plus importante. Au final, les doses de COV inhalées par les adultes, les nourrissons et les enfants étaient bien en deçà des seuils de référence de risque de cancer.

Trop de COV dans les matelas pour bébé ?

Toutefois, chez les nourrissons et les jeunes enfants, l'inhalation de certains composés tels que l'acétaldéhyde, le formaldéhyde et le benzène pourrait atteindre des niveaux préoccupants, soulignent les experts. Pour ces derniers, il est donc essentiel d’effectuer d’autres recherches afin d’évaluer les effets possibles sur la santé d’une exposition chronique à de faibles niveaux de COV, notamment dès le plus jeune âge.

Résultats : les 8 matelas dégageaient des quantités de COV assez similaires, à l'exception d'un composé ignifuge émis uniquement par un matelas pour bébé. Par ailleurs, les matelas ont libéré plus de COV lorsque la chaleur simulée du corps était plus importante. Au final, les doses de COV inhalées par les adultes, les nourrissons et les enfants étaient bien en deçà des seuils de référence de risque de cancer.

En 2014, une étude, également publiée dans Environmental Science and Technology, indiquait qu’une augmentation de la température du matelas du bébé pouvait entraîner une hausse significative des émissions de phtalates provenant du protège-matelas dans l'air ambiant.

Si dans cette nouvelle recherche, le risque n’est pas établi, mais juste supposé, il est préférable de se tourner vers les produits fabriqués avec des matières naturelles et peu traités. D’après le professeur Lewis, un des auteurs de l’étude, "même si le risque de développer une maladie en inhalant des COV est relativement faible, mieux vaut choisir un matelas en coton, en laine ou à ressorts, qui aura moins de composés organiques volatiles dans sa composition".

Cette étude confirme l’importance d’aérer la chambre et de maintenir une température moyenne dans la pièce. Notons également que les meubles, les rideaux ou encore les revêtements peuvent libérer des composés organiques. 

Photo : Pixabay

Source(s):