Etats-Unis : les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène, c’est bientôt fini !

Roundup
Etats-Unis : les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène, c’est bientôt fini !
© JOSH EDELSON - AFP/Archives
Par AFP /Relaxnews publié le

Voilà qui devrait faire l’affaire de Bayer. L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a annoncé qu'elle n'approuverait plus les étiquettes sur les produits contenant du glyphosate qualifiant la substance de cancérigène. Pour elle, cette affirmation est "fausse et trompeuse".

Les lobbies ont-ils eu raison de l’Agence américaine de protection de l'environnement ? Cette dernière a annoncé jeudi dernier qu’elle ne validerait plus étiquettes sur les produits contenant du glyphosate qualifiant la substance de cancérigène. Pour l’Agence, il s’agit d’une mention erronée. Voilà qui fait l’affaire du géant de l’agrochimie Monsanto, racheté par Bayer en juin 2018, à l’heure où les poursuites en justice pour leur herbicide controversé, connu sous le commercial Roundup ne cessent de se multiplier.

Se basant sur les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé présentées en 2015, la Californie avait décidé en 2017 que ce pesticide devait porter une étiquette le qualifiant de "cancérigène probable". Une décision réfutée par l’EPA.  Celle-ci juge en effet qu'il est "irresponsable d'exiger la pose d'étiquettes inexactes sur des produits".

"L'Agence sait que le produit ne pose pas de risque de cancer. Nous ne permettrons pas à la Californie de dicter la politique fédérale", a affirmé son administrateur, Andrew Wheeler, dans un communiqué.

18.400 requêtes aux Etats-Unis

Cette année, Bayer a dû faire face à trois jugements défavorables en Californie. Dernier en date, en mars dernier où l’entreprise a été déclarée coupable des accusations portées par Edwin Hardeman, plaignant ayant contracté un cancer de la lymphe. Et il y a tout juste un an, la firme avait été condamnée à verser 289 millions de dollars (somme réduite à 78,5 millions de dollars depuis) à Dewayne Johnson, jardinier ayant contracté un cancer incurable du système lymphatique après avoir utilisé leur herbicide. Le groupe est désormais visé par plus de 18.400 requêtes aux Etats-Unis.

L’Autriche, l’exception européenne

En avril 2019, le Vietnam a interdit le glyphosate sur son territoire, invoquant sa "toxicité". Une décision qualifiée d'"injustifiée" par le ministre américain de l’Agriculture, Sonny Perdue.

Plus récemment, c’est l’Autriche qui a décidé de sauter le pas, devenant ainsi le premier pays d’Europe à bannir ce pesticide.  Le 2 juillet dernier, les députés autrichiens ont voté l’interdiction de l’herbicide phare de Monsanto "au nom du principe de précaution".

Une exception en Europe, où les Etats membres de l'Union ont autorisé le glyphosate en novembre 2017 pour cinq années supplémentaires. La Commission européenne, organe exécutif de l'UE, avait alors mis en avant le feu vert de ses agences scientifiques. Mais depuis, leur indépendance en a pris un coup suite aux révélations de plusieurs journaux selon lesquels leur rapport comporterait des passages copiés/collés d'un document de Monsanto.