Les retardateurs de flammes, une pollution omniprésente à la maison

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Les retardateurs de flammes, une pollution omniprésente à la maison
© Pixabay
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante

L’air de notre maison est cinq à six fois plus pollué que l’air extérieur : un constat effrayant que nous avons tendance à oublier. Parmi ces polluants, les retardateurs de flamme. On fait le point sur ces substances et les astuces pour les éviter.

Les additifs dits « retardateurs de flammes » sont utilisés dans la fabrication de produits à base de dérivés de pétrochimie. Comme leur nom l’indique, ils ont pour fonction de limiter les risques en évitant que l’objet en question ne prenne feu en cas d’incendie. Première mauvaise nouvelle : on en retrouve dans toutes les pièces de la maison. Dans la cuisine sur les appareils électroménagers, dans le salon et le bureau sur le mobilier, dans la chambre sur les vêtements et les jouets d’enfants… Et même dans la structure de la maison elle-même, puisqu’ils sont présents dans certains matériaux d’isolation. Deuxième mauvaise nouvelle : ils sont volatils et relativement persistants. Leur présence si importante est la résultante de normes strictes dans la fabrication de tous ces produits domestiques. Seulement, des études menées à partir des années 1980 tendent à montrer que leur efficacité est finalement relative… Plus grave, ces additifs s’avèrent toxiques à de certains égards.

Les risques pour la santé

La plupart de ces retardateurs de flammes sont des composés à base de brome, un élément délétère pour l'environnement (il contribue notamment à l’altération de la couche d’ozone). Il agit également comme perturbateur du système endocrinien et peut être toxique notamment pour les femmes enceintes et les enfants. Le brome est également connu pour être un facteur favorisant l’émergence de troubles autistiques. Face à ces risques, connus, des analyses ont été menées. On trouve notamment ici les résultats d’une étude de Santé publique France sur l'imprégnation de la population. Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire est à l’origine d’un rapport publié en 2015 dans lequel elle recommande de « ne pas généraliser l’utilisation des retardateurs de flammes dans les meubles rembourrés domestiques et de privilégier les mesures alternatives à leur usage. » Le constat est donc clair. Mais quelles sont ces « alternatives » à privilégier ?

Que faire pour s’en préserver ?

Dans l’attente de nouvelles normes limitant l’usage de ces produits de la part des industriels, c’est à nous, consommateurs, de faire l’effort de les éviter. En premier lieu, il est indispensable de limiter au maximum l’achat de dérivés de pétrochimie. Pour l’ordinateur, le téléphone, ou le réfrigérateur, c’est bien évidemment impossible. Cela reste plus envisageable pour tout ce qui est mobilier et textile. En privilégiant le bois (non traité !) par exemple, et toutes les fibres naturelles pour le linge de maison et l’habillement : coton, chanvre, etc.

Plus globalement, veillez à acheter des productions françaises ou européennes : les normes y sont plus strictes qu’en Asie notamment.
Concernant les matières textiles synthétiques (les peluches pour les enfants par exemple), ayez le réflexe de les laver avant l’utilisation. Évitez au maximum les objets contenant des mousses synthétiques, notamment dans le matériel de puériculture (mousse des poussettes, coussin d'allaitement…). Et soyez vigilants aux étiquettes : les fabricants commencent à afficher la mention « sans retardateurs de flamme ». Enfin, aérez la maison au maximum et faites le ménage régulièrement, car ces substances aiment particulièrement se loger dans la poussière.