Covid-19 : l’intérêt de la vitamine D bel et bien confirmé
Depuis le début de la pandémie, plusieurs études ont suggéré un éventuel effet protecteur de la vitamine D. Cette hormone naturelle, essentielle pour la santé des os et favorisant l’absorption du calcium, était déjà connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et ses bienfaits pour renforcer le système immunitaire. Une nouvelle étude française du CHU d’Angers, dont les conclusions ont été publiées dans la revue scientifique Plos Medicine, confirme les bénéfices de cette hormone pour limiter les décès après une infection au SARS-CoV-2.
Si les chiffres de l’épidémie de Covid-19 en France sont en baisse constante depuis plusieurs semaines, le virus circule toujours. Entre le 1er et le 2 juin 2022, le nombre de cas positifs s’élevait encore à plus de 25 000. Depuis le début de la crise sanitaire, plusieurs études ont mis en avant les potentiels bienfaits de la vitamine D. Cette hormone naturelle, essentielle pour la santé des os et qui favorise l’absorption du calcium, est aussi connue pour ses vertus anti-inflammatoires et son action sur le renforcement du système immunitaire, notamment pour prévenir les maladies hivernales. Une nouvelle étude française du CHU d’Angers confirme l’intérêt de cette hormone pour limiter les décès après une infection au SARS-CoV-2 chez les personnes âgées. Une population fragile qui, malgré l’accalmie de l’épidémie, continue d’être la plus exposée au risque de formes sévères. "Les hospitalisations pour Covid-19 chez les patients âgés n’ont jamais cessé ", expliquent les chercheurs en charge de cette étude, baptisée COVIT-TRIAL. Celle-ci démontre que l’administration d’une forte dose de vitamine D, dans les 72h du diagnostic de Covid-19 chez les personnes âgées fragiles diminue considérablement le risque de décès.
"Nous avons appris assez rapidement pendant la première vague de la pandémie de Covid-19 que le SARS-CoV2 (coronavirus 2) entraîne une dérégulation du système rénine-angiotensine via le récepteur ACE2, porte d’entrée du virus dans l’organisme, provoquant un risque de réactions inflammatoires en chaîne (« orage cytokinique ») et un risque de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) souvent fatal. Or, la vitamine D a des effets anti-inflammatoires reconnus et participe à la régulation du système rénine-angiotensine. C’est pourquoi nous avons rapidement imaginé, dès mars 2020, que la vitamine D pourrait aider à lutter contre les formes graves de Covid-19 ", indique le Pr Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie du CHU d’Angers, qui a piloté cette recherche. Pour mener à bien cet essai randomisé, les scientifiques ont analysé l’effet sur la mortalité de la supplémentation en vitamine D à forte dose par rapport à une dose standard chez des patients âgés atteints de COVID-19 et à risque d’évolution grave.
Une baisse "significative" du risque de décès
Au total, 260 patients ont été inclus à cette étude entre avril et décembre 2020, issus de 9 centres hospitaliers français (Angers, Bordeaux, Limoges, Nantes, Nice, Saint-Etienne, Tours, Mans et Saumur) et des EHPAD dépendants de ces établissements. Les malades étaient soient des personnes âgées de 65 ans et plus atteints de Covid-19 "avec des critères d’évolution défavorable (notamment une oxygéno-dépendance), soit des patients âgés de 75 ans et plus atteints de Covid-19 sans autre facteur de risque", précise le Pr Cédric Annweiler. Les patients ont été répartis en deux groupes : le premier a reçu une dose unique et élevée de 400 000 UI de vitamine D dans les 72 h suivant le diagnostic de l’infection et le second, une dose unique de 50 000 UI, également dans les trois jours après la pose du diagnostic.
"En parallèle, tous les patients ont bien sûr continué à recevoir, dans les deux groupes, les meilleurs soins connus de la Covid-19 (corticoïdes, oxygène, etc.).", précise l’étude. Résultat : une réduction significative du risque de décès, et ce dès le 6e jour après le début du traitement (moment où l’orage cytokinique est susceptible d’aggraver la maladie), a été constaté dans le premier groupe comparativement au second. "Ce résultat est important et cohérent avec ce que nous savions des effets anti-inflammatoires de la vitamine D, en réduisant très significativement le risque de décès à 14 jours, et en évitant manifestement l’emballement inflammatoire et l’orage cytokinique observés dans les formes graves de Covid-19", déclare le Pr Cédric Annweiler. Autre élément intéressant : cette supplémentation n’a pas entraîné plus d’effets indésirables que la dose standard.
Une baisse "significative" du risque de décès
Au total, 260 patients ont été inclus à cette étude entre avril et décembre 2020, issus de 9 centres hospitaliers français (Angers, Bordeaux, Limoges, Nantes, Nice, Saint-Etienne, Tours, Mans et Saumur) et des EHPAD dépendants de ces établissements. Les malades étaient soient des personnes âgées de 65 ans et plus atteints de Covid-19 "avec des critères d’évolution défavorable (notamment une oxygéno-dépendance), soit des patients âgés de 75 ans et plus atteints de Covid-19 sans autre facteur de risque", précise le Pr Cédric Annweiler. Les patients ont été répartis en deux groupes : le premier a reçu une dose unique et élevée de 400 000 UI de vitamine D dans les 72 h suivant le diagnostic de l’infection et le second, une dose unique de 50 000 UI, également dans les trois jours après la pose du diagnostic.